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Found
De Scott Schirmer
Avec Gavin Brown, Ethan Philbeck, Phyllis Munro et Louie Lawless
Etats-Unis – 2012 – 1h43
Rating:
Passionné par les films d’horreur et les romans graphiques, Marty est un adolescent renfermé qui aime bien fouiller dans les affaires des autres. Il a ainsi découvert les lettres d’amour de jeunesse conservées par sa mère, la collection de revues pornos dans le garage de son père, les têtes humaines planquées dans la chambre de Steven, son serial killer de grand-frère…
Premier long-métrage du jeune réalisateur américain Scott Schirmer, Found s’inscrit dans la lignée splatterpunk des films de Clive Barker et Lucky McKee. Concentré sur la relation entre deux frères, le film s’interroge sur les liens entre l’influence des œuvres violentes et les actes barbares perpétrés par les jeunes meurtriers à travers le point de vue de son jeune héros, un geek qui garde la tête sur les épaules en dépit de ses difficultés à s’intégrer socialement.
Si Found est une œuvre particulièrement gore, c’est avant tout par un malin jeu de distanciation. Se basant sur une séquence abominable de Headless, film dans le film à partir duquel le tueur s’inspire pour ses meurtres, Schirmer laisse hors-champ les agissements sanglants perpétrés dans la réalité, ne nous montrant que le résultat de cette réalité (les têtes découpées et énuclées) jusqu’au glaçant et cynique plan final.
Relevant d’une horreur réaliste et sensible, Found est un shocker assez efficace en dépit de son très petit budget et des défauts qui en découlent (direction approximative des acteurs, bruit blanc sur les prises de son…). On regrettera que l’histoire abandonne assez vite sa ligne comics (Marty et son meilleur ami travaillent sur une histoire de super-héros) pourtant promise dans le somptueux générique d’ouverture pour se concentrer quasi-exclusivement sur sa dimension horrifique (bien que l’on puisse considérer les meurtres de Steven, cherchant avant tout « à protéger » son petit frère, comme des formes d’actes super-héroïques). Reste un petit film lo-fi inventif dans sa mise en scène et suffisamment dérangeant pour imprimer nos rétines.
The Vug
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