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Chappie
De Neill Blomkamp
Avec Sharlto Copley, Dev Patel, Hugh Jackman, Ninja, Yo-Landi Visser, Jose Pablo Cantillo et Sigouney Weaver
Mexique/Etats-Unis – 2015 – 2h00
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Afin de contrer la criminalité liée à l’économie parallèle qui gangrène la ville sud-africaine de Johannesburg, des robots policiers ont été mis en place par une société privée. Créateur de ces modèles, le jeune ingénieur Deon Wilson cherche à créer une conscience cybernétique égale à celle de l’humain. Transférant son programme expérimental sur un robot mis en pièce lors d’une fusillade, Deon créé Chappie, une machine ultra-évoluée et sensible. Mais Chappie se fait enlever par une bande de criminels cherchant à utiliser ses capacités pour un hold-up.
Retrouvant sa scénariste de District 9 (et épouse) Terri Tatchell, Neill Blomkamp nous propose une nouvelle virée dans son univers dystopique réaliste, toujours sous-tendu par une vision quart-mondiste de notre société. Après les aliens, place donc aux robots qui avaient déjà une place de choix dans le décorum du mésestimé Elysium. C’est peu ou prou les mêmes que l’on retrouve dans Chappie qui poursuit les mêmes questionnements transhumanistes (la technologie comme facteur évolutif du corps humain), toujours sous l’influence des actioners SF bourrinos labellisés dans les années 80 par James Cameron et Paul Verhoeven.
S’il y a beaucoup d’idées dans Chappie, elles sont malheureusement déjà les idées maîtresses de précédents classiques du genre : apprentissage à la A.I., quête d’immortalité à la Blade Runner, survivance de la conscience par numérisation à la Ghost in the Shell, bataille à couteau tirés entre ingénieurs à la RoboCop (le personnage d’Hugh Jackman – excellent au demeurant – est une version hillbilly à peine déguisée de celui de Ronny Cox tout comme ses robots évoquent les mastodontes bipèdes ED-209). Un peu comme Elysium qui brassait les concepts les plus évidents d’une société dystopique à deux niveaux, Chappie se veut davantage comme un exercice efficace d’actioner SF que comme une révolution du genre à proprement parler. Et c’est peut-être là que l’œuvre de Blomkamp trouve ses limites, la virtuosité de l’ouvrage n’empêchant pas de déceler une réflexion des plus convenues sans arriver à sortir de l’ombre écrasante du jouissif District 9.
Vampirisé par les très iconiques Ninja et Yo-Landi Visser du groupe de rap alternatif Die Antwoord (présent à l’écran, sur la bande-son, sur les T-shirts…) dans le rôle des « parents adoptifs » du héros robotique, Chappie renoue avec l’esprit bad ass de District 9 sans pour autant retrouver la même corrosivité (le côté gangsta du bush par ces vieux hipsters frise par moment la caricature). Heureusement que le film est sauvé in extremis par un dernier acte puissant qui nous fait quelque peu oublier toutes les vis mal serrées de l’ensemble. Ça reste cool et sympa mais on attend quand même quelque chose de beaucoup plus fort de la part Neill Blomkamp.
The Vug
Je suis allé le voir ce soir, pas bien ficelé en effet, dommage, la base est bonne et le dernier acte pratiquement rédemptoire (les deux dernières scènes me paraissent très optionnelles, le film aurait pu faire sans)
Concernant les « parents adoptifs » la caricature n’est pas que frisée…. c’est du bon wesh lourdingue qui m’a fait grincer des dents de bout en bout (le début est particulièrement pénible). Et la bande son bon sang… elle a bien failli me donner envie de sortir, j’ai cherché la télécommande pour faire un fastforward a plusieurs reprises, mais non, j’étais bien au ciné (pour une fois)