An Oversimplification of Her Beauty
De Terrence Nance
Avec Terence Nance, Namik Minter
Etats-Unis – 2012 – 1h24
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Terrence Nance, jeune réalisateur new-yorkais, se fait connaitre en 2006 par son court-métrage Comment vous sentez-vous ? À travers une même fin, un même aboutissement et une même conclusion, on regarde un contexte dont la situation change à travers la question « Comment vous sentez-vous ? ». Car ce film court parle de façon officieuse de la dernière histoire d’amour de l’artiste. D’ailleurs, cela lui fait rencontrer à nouveau son ex, Namik, et de ces retrouvailles, Terrence a décidé de boucler la boucle de cette histoire avec un long-métrage…
Tout comme Jonathan Caouette qui parlait de sa vie et de sa mère dans le dyptique Tarnation et Walk away Renée, Terrence décide de parler de ses relations amoureuses pour parler de lui à travers son art et bien sûr il met en avant sa relation avec Namik qui semble être sa relation la plus complexe et la plus longue. De là, des digressions du récit, des mises en abyme et des répétitions d’images (à la limite du bégaiement) ou de séquences d’image jouent l’effet d’un film cerveau alors qu’on parle de cœur. Par moments l’image se fige, une voix off apparaît, des scènes fictives se mélangent à de vrais souvenirs, ce film traite par conséquent de la mémoire, c’est un film sur la mémoire. En effet ce concept est tellement complexe, qu’on peut sans mal accepter le fait que notre mémoire nous invente de faux souvenirs ou ne prend en compte tous les points de vue d’un événement. « L’Histoire nous raconte la moitié des faits, l’autre partie s’est coupé la langue » rappe ROCé, et ce n’est qu’une partie de l’amour vécut par Terrence que l’on regarde et c’était déjà dans le court-métrage. Alors pourquoi un long ?
Le long permet la place aux femmes aimées, Terrence les énumère, les décrit, les photographie, les dessine, les sublime, tout en disant que cela simplifie leur beauté qui s’imposait trop à lui. Par conséquent tous les passages animés du film (dessin, marionnettes, pâte à modeler etc…) sont à l’honneur de la beauté féminine et permettent à Terrence Nance de définir son identité, sa personnalité, ses « profils de femme » (à la peau brune, cultivé et urbaine) et son âme, son âme d’artiste celle qui nous fait croire qu’on mérite de l’amour car un artiste est forcément une bonne personne. Non un artiste, ou une âme d’artiste est compliqué et j’aime alors les dires de Namik sur Terrence : « un artiste a un cœur errant ». En effet, de parler de soi, l’artiste doit parler de vous, de vos romance illusoires, de vos regrets qui vous font avancer, qui précisent vos goûts, vous fait apprendre de vos erreurs, et vous définissent en explorant votre moi intérieur.
En quatre-vingt quatre minutes, An Oversimplification of Her Beauty condense Adaptation de Spike Jonze, Eternal sunshine of spotless mind de Michel Gondry, Tree of life et À la merveille de Terrence Malik. Quand un Terrence en appelle à un autre…
Hamburger Pimp
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