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The Human Centipede (First Sequence)
De Tom Six
Avec Dieter Laser, Ashley C. Williams, Ashlynn Yennie et Akihiro Kitamura
Pays-Bas – 2009 – 1h32
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Voyageant à travers l’Europe, deux jeunes touristes américaines se font enlevées par le Dr. Heiter, un chirurgien fou qui désire créer un mille-pattes humain. Sa méthode : relier des humains par le même système digestif en greffant la bouche de celui qui suit sur l’anus de celui qui le précède. Sur la base de son pitch scato-gore, The Human Centipede (First Sequence) s’est forgé depuis plus d’un an un buzz monstrueux à travers les festivals et Internet, allant jusqu’à être cité dans un épisode de South Park. Ce qui constitue un exploit pour un film néerlandais relevant du bis.
C’est donc nanti du statut de film déjà culte que The Human Centipede débarque enfin en DTV. Dans l’interview de Tom Six que l’on trouve dans les bonus du DVD édité par Condor, on peut déjà constater le souci avec lequel le réalisateur entretient le buzz qui entoure son film. Petite moustache finement taillée, chapeau de cowboy et costume clair, Tom Six soigne déjà son propre personnage et s’autorise quelques sorties ironiques. Reste désormais à savoir si le Néerlandais est un vrai cinéaste ou juste un petit malin avec une très grande gueule.
A la première vision, le film se révèle bien plus comme un thriller dérangeant que comme le film d’horreur ultra-dégueu attendu. Tom Six passe brièvement sur les aspects scatologiques de son pitch et reste très économe sur la partie gore, préférant se concentrer sur la progression de son scénario certes simplissime mais qui permet de nombreuses plages de suspense rehaussées par l’étrangeté de la situation. L’acteur allemand Dieter Laser en fait des caisses en savant fou pourtant son physique d’Eddie Constantine malade reste complètement raccord au délire du personnage. La mise en scène brille quant à elle par des plans souvent fixes et des couleurs très froides qui ne font que renforcer l’esthétisme clinique du film.
Comme Massacre à la tronçonneuse et Hostel, The Human Centipede est de ces films d’horreur éprouvants mais dont la réputation est bien plus effrayante que ce qui est réellement montré à l’écran. On aurait bien laissé au film le temps de se bonifier avec l’âge si son réalisateur ne capitalisait déjà sur ses suites : The Human Centipede (Full Sequence) qu’il promet comme encore plus extrême et qui a été censuré en Grande-Bretagne, et The Human Centipede (Final Sequence) actuellement en pré-production. Si l’on craint désormais que les billets de banques ne finissent par sentir le caca dans les mains de Tom Six, on saluera toutefois les qualités plastiques de ce premier volet qui s’inscrit dans les canons d’un cinéma bis tout à fait acceptable.
The Vug
Pour un film-concept dont la bande annonce promettait un magnifique et large dépassement de la ligne jaune devant marron derrière, j’ai été déçu, puis ennuyé: le premier tiers expédie froidement (autant que faire se peut) l’affaire avant de rentrer dans du très banal. Si le type de 127 heures se libérait de son rocher au bout de 10 minutes et passait 126h50mn à errer dans le canyon, vous ne vous sentiriez pas un peu volés? Mais bon au moins vous seriez toujours avec James Franco et non un savant fou nazi qui est par ailleurs dans les années 2000 nettement moins rigolo que dans les années 70, sans être plus crédible pour autant – même si celui-ci a tellement la gueule de l’emploi et le jeu subtil qu’on se demande si ses proies ne sont pas sous lsd pour ne pas le remarquer elles-mêmes.
Bref, pour moi voilà un film sorti de l’anonymat par la seule force d’un montage malin de la bande annonce, et malheureusement (pour moi qui ai mordu) pas grand chose de plus.