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The Innkeepers
de Ti West
avec Sarah Paxton, Pat Healy et Kelly McGillis
Etats-Unis – 2011 – 1h40
Rating:
Ti West est résolument un nom à suivre. Devant le savoir faire et l’inventivité graphique de The House of The Devil, on attendait la confirmation de cette tendance, le feu vert pour ouvertement se dire que ce mec est à défendre. Ce feu vert, Ti West n’aura pas tarder pour le donner, avec son nouveau film, The Innkeepers. Plaçant de nouveau une maison au centre de son récit, West nous immerge dans l’ambiance de ce vieil hôtel réputé hanté, que Claire et Luke, deux geeks du coin, doivent tenir tout le week end pendant que leur boss est en vadrouille à la Barbade. Passionnés de paranormal, ils vont tenter de rentrer en contact avec l’esprit hantant les lieux.
Les années 2000 ont signé le grand come back du film de maison hantée avec la sorties régulières de bobines, plus ou moins en recherche d’originalité. The Innkeepers a au moins le mérite d’y parvenir. Novateur dans sa réalisation comme dans son approche du thème, jouant avec les codes du genre tout les en respectant , Ti West prend son temps pour dresser le portrait de ses personnages, poser son ambiance, un peu de la même manière qu’il l’avait fait pour The House of The Devil, à la différence que le ton ici se veut plus léger. Multipliant les jokes de geek à l’écran et dans le dialogue, et une musique insolite comme thème du film, le réalisateur a choisi délibérément une structure de scenario peu commune pour ce genre de film, ancrant son intrigue solidement sur une bonne partie du film avant de monter en pression dans une ultime séquence.
Détournant les codes habituels, Ti West se les réapproprie en leur donnant une nouvelle fonction. Les jumpscares deviennent des gags, la peur est générée par des gros plans sur le personnage principal alors que l’élément terrifiant est hors champ, le thème musical est léger et insolite, un plan en steady peut être utilisé à la place d’un zoom, tout dans réalisation est minutieusement pensé. La seule faiblesse du film au final tient surtout dans le parti pris original qu’a choisi le réalisateur car en choisissant d’étirer sa narration pour mieux servir le dénouement, il prend le risque de perdre une partie de l’audience, si cette dernière s’attendait au grand 8 d’Insidious. Néanmoins, ce parti pris s’avère payant, si l’on accepte que les codes soient à ce point détournés. C’est en retardant les scènes flippantes que Ti West parvient à leur donnée bien plus d’intensité. Sans tomber dans la suggestion molle de Paranormal Activity (la video de la porte de la chambre tourne d’ailleurs le concept en dérision) ni dans la démonstration totale du film de James Wan, Ti West s’approprie son sujet et le modèle à son idée.
Audacieux dans son approche et dans sa conception, The Innkeepers réussit son pari fou, par son honnêteté et son ingéniosité. En ne laissant jamais rien au hasard, soignant sa mise en scène dans les moindre détail, appuyé par un casting excellent (on a plaisir à retrouver Kelly McGillis, la nonne de Stake Land), Ti West, sans dépasser ou réellement égaler la perfection atteinte par son précédent film, confirme cependant qu’il fait parti des cinéastes de genre les plus inventifs du moment.
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Très excellent film de fantômes à petit budget. Acteurs solides ; jeu à la Tarentino. Facture indépendante, progression de l’histoire toute en nuances. Suspense terrifiant, ultra creepy… Superbe !