Kick-Ass
De Matthew Vaughn
Avec Aaron Johnson, Nicolas Cage, Chloe Moretz et Mark Strong
Royaume-Uni – Etats-Unis – 2010 – 1h57
Rating:
Adapté d’un Comic Book créé par Mark Millar et John Romita Jr., le film parle d’un type, un lycéen pour être plus précis, appelé Dave Lizewski décide de devenir un super héros ? Mais il se rend compte à ses dépens que ce n’est pas si facile que ça en a l’air. Un séjour à l’hôpital ne le décourage pas dans sa lutte contre le mal, et il est bientôt rejoint par d’autres héros comme lui, Hit-Girl et Big Daddy…
Partant de ce concept, le scénariste comme le réalisateur avaient de l’or entre les mains (Comme Millar, créateur de la Bande Dessinée qui inspira le film). En effet, alors que les films de super héros fleurissent sur nos écrans, l’idée de faire un film sur un mec « comme nous » qui se décide à combattre le crime est plus que bonne, en effet, comme il est dit au début du film, qui n’a pas rêvé de mettre un costume et combattre le crime ? Avons-nous une imagination aussi pauvre que ça ? Ce début m’a conquis, parce que je me suis dit « Ok, cool, un film qui parle à mes fantasmes de puceau ! » mais malheureusement, et ce malgré une réalisation et une direction d’acteurs au poil, le film ne décolle jamais, il ne te dépucelle jamais, c’est drôle, c’est du bon divertissement, c’est bien cool, mais ça reste au final aussi creux qu’une branlette.
C’est con, parce que ça reste un film ambitieux, qui joue avec les codes d’un genre qui a su évoluer au cinéma et que la première partie fonctionne super bien, mais là où le film aurait du se laisser pousser des couilles et assumer de traiter des thèmes du Vigilante et de la volonté de pouvoir dans une réalité qui est la notre, le scannériste préfère tomber dans un univers cartoonesques, sanguinolant bien rouge où n’importe quel bouffon a accès à un flingue ou un bazooka sans qu’on sache trop pourquoi, où un daron entraine sa gamine de 6 ans à tuer et lui offre des flingues et des couteaux. Bref, ça devient nawak, du coup, toute identification se perd, et le film se complait dans cette simple volonté d’amuser facilement.
Reste un humour souvent efficace, des scènes d’actions bien mortelles et parfois jouissives, un montage qui tue et retranscrit assez bien le matériau d’origine, le Comic Book quoi, sans tomber dans le poussif comme a pu le faire Ang Lee entre autres (Même si j’aime bien aussi, mais Vaughan n’est pas assez bon pour flirter de si près avec le kitsch formel).
Je m’attendais vraiment à ce que ce soit super bien, Vaughan est un réalisateur que j’aime bien, vraiment, entre Layer Cake et Stardust, son parcours me parle, que ce soit dans cette relecture du film de gangster ou du conte de fées, ici, il s’en sort bien mais n’a pas les ressources qu’il faut pour faire de son bon film un très bon film.
Espérons qu’il sera plus gâté quand il commencera la réalisation du nouvel opus d’X-Men.
Skreemer
Brrr… Que de crocs bien dur !
« C’est con, parce que ça reste un film ambitieux, » L’ambition c’est quelque chose d’obscur. Je ne pense que l’ambition était de traiter « sérieusement » le fantasme du super héros, ou alors il faut se plaindre (aussi) de la première partie.
« qui joue avec les codes d’un genre qui a su évoluer au cinéma et que la première partie fonctionne super bien, » Je suis d’accord il joue avec les codes du film de super héros dans sa première partie, il le fait aussi dans la seconde. Ou alors il me faudra me trouver un film de super héros (en sortant « incassable » de la liste) ou l’histoire ne s’emballe pas pour terminer en bouquet de 14 juillet et autre final épique)
« mais là où le film aurait du se laisser pousser des couilles et assumer de traiter des thèmes du Vigilante et de la volonté de pouvoir dans une réalité qui est la notre, » Dans une réalité qui est la notre, la réalisation de ce fantasme est impossible. La prison, l’asile, une lourde médication… ou alors on atténue l’héroïsme et le fantasme. De super héros, on passe à héros voir héros contrasté. Du coup on ne peut plus jouer avec les codes, on change de genre.
« le scannériste préfère tomber dans un univers cartoonesques, sanguinolent bien rouge où n’importe quel bouffon a accès à un flingue ou un bazooka sans qu’on sache trop pourquoi, où un daron entraine sa gamine de 6 ans à tuer et lui offre des flingues et des couteaux. »
La on joue avec les genres des deuxièmes parties de film de super héros. Ne pas le faire, c’est nier l’approche faite dans la première partie. Pour ma part je préférais parler d’univers Bédéniste(ça n’existe pas et alors ?!) Cet univers est quasi obligatoire, sinon c’est prendre le risque de faire un très bon film avec un super héros non-fantasmagorique , comme nous l’a tristement prouvé Nolan, ou le Joker devient plus bandant qu’un Batman peu excitant et pourtant le film est excellent.
L’objectif du film est de transformer Lizewski en un Kick-Ass sur lequel on peut fantasmer alors que celui-ci est au moins aussi médiocre que nous. Il me semble que c’est réussi, le reste étant très jouissif, allez hop quatre étoiles ! 😛
Merci pour ton point de vue fort intéressant! Kick Ass est un film qui suscite des réactions très diverses même entre nos rédacteurs!! Quoi qu’on en pense, ce film ne laisse guère indifférent…