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Jodorowsky’s Dune
De Frank Pavich
Avec Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux, H.R. Giger, Nicolas Winding Refn et Richard Stanley
France/Etats-Unis – 2013 – 1h28
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Parlez des films qui ne se sont jamais fait, c’est un peu comme parler des plans à trois qu’on a failli se faire : on est fier d’être à la base de quelque chose d’extraordinaire tout en ayant la profonde amertume de pas avoir vécu le truc. En 1974, le réalisateur foutraque Alejandro Jodorowsky, alors âgé de 45 ans et auréolé de l’incroyable succès de ses deux longs-métrages expérimentaux El Topo et La Montagne sacrée, se lance dans les travaux préparatoires de l’adaptation du classique de la SF Dune de Frank Herbert.
A la recherche de « guerriers spirituels », c’est-à-dire autant d’artistes spécialisés dans leur domaine pour mettre en chantier ce qui aurait été le plus grand film de science-fiction de tous les temps, Jodorowski – Jodo pour les intimes – contacte une liste de personnes qui fout la trique : Moebius, Douglas Trumbull, Pink Floyd, Dan O’Bannon, l’illustrateur Chris Foss, H.G. Giger, Salvatore Dali, le groupe Magma, Orson Welles, David Carradine, Mick Jagger… Beaucoup diront oui mais faute d’obtenir la participation des majors hollywoodiennes pour boucler le budget de 15 millions de dollars, faramineux pour l’époque, le projet s’éparpille aux quatre vents, la raison étant simple : « OK pour faire le Dune de Jodorowsky… mais sans Jodorowsky ».
J’ai lu quelque part, je cite, « Faire la critique d’un documentaire, c’est loin d’être facile». Rhalala, quel petit joueur ! Le mec poursuit en disant « Il faut parler du film sans en recalquer son argumentation au risque de le vider de toute sa pertinence » . Ah ah ! Je me gausse de ce manque flagrant de technicité critique. Tiens, je me gausse encore un peu, ah ah ah, ça fera un paragraphe supplémentaire dans ma critique.
Que dire de plus après cette brillante analyse ? Que, oui, le Dune de Jodorowsky aurait pu être « awesome », comme le qualifie Nicolas Winding Refn qui a eu la chance d’avoir une lecture commentée sur les genoux de tonton Jodo du mythique storyboard de Moebius, seul vestige de ce blockbuster qui n’a jamais existé. Un volumineux storyboard envoyé à tous les gros studios américains et dont les idées continuent encore d’être pillées… Pendant ce temps, ce brave Jodo, pur comme l’eau qui coule du haut des montagnes, espère que son Dune prennent un jour vie sous la forme d’un film d’animation, même après sa mort… Hollywood, t’es un sacré enfoiré parfois !
The Vug
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