Quatrième partie du récap’ des séries TV 2016 – après la partie 1 consacrée aux séries WTF, la seconde à Westworld et la troisième aux musicales – où nous attarderons sur les séries réalistes ou inspirées de faits divers ou historiques.
The Crown saison 1 – 10 épisodes
La série The Crown a débarqué sans crier gare en fin d’année 2016 sur Netflix. Créée par Peter Morgan, connu pour avoir entre autres scénarisé Le Dernier Roi d’Écosse et une petite poignée de films de Clint Eastwood et Ron Howard, cette première saison narre le début du règne d’Élisabeth II. Âgée seulement de 26 ans et fraîchement mère de famille, la jeune Reine doit faire face aux divers problèmes de l’Angleterre de l’après Guerre, des sept États indépendants du Commonwealth ainsi que d’un gouvernement composé de vieux ministres passéistes (Winston Churchill en tête).
D’un point de vu formel, les épisodes de The Crown sont tout simplement sublimes. On avait pas vu une aussi belle photographie et une mise en scène aussi classieuse depuis Peaky Blinders. La couronne est dépeinte comme une malédiction, elle est écrasante et oblige son porteur à s’isoler. Les relations familiales d’Élisabeth s’effritent et le poids des décisions l’étouffe.
La série a l’intelligence de transformer ses personnages historiques en vrais personnages de fictions. Ainsi chacun incarne un archétype qui évolue et qui arrive à exister en dehors de son rôle purement fonctionnel. Tout ceci propulse la série au-delà d’un simple documentaire ennuyeux et transforme les déboires du palais de Buckingham en vraie tragédie palpitante. A voir absolument !
Gutbuster
Better Call Saul Saison 2 – 10 épisodes
Mr Robot- Saison 2 – 12 épisodes
American Crime Story: The People v. O.J Simpson – 10 épisodes
Ryan Murphy, le wonder boy des showrunners, derrière les hits Nip/Tuck, Glee, American Horror Story, a livré en 2016 ce qui est probablement son masterpiece à ce jour: American Crime Story – People v. O.J Simpson.
Anthologie traitant d’une affaire judiciaire ayant marqué l’opinion publique américaine, American Crime Story s’est donc attaqué à un morceau de choix pour cette première saison, l’affaire O.J Simpson, accusé du double meurtre de son ex-femme Nicole et de son ami Ronald Goldman. Fait divers devenu fait historique de la télé US avec la célèbre course-poursuite du présumé coupable retransmise en direct, cette affaire a passionné, de par la notoriété de l’accusé et du spectacle médiatique qu’est devenu son procès, entre déclarations fracassantes de son armée d’avocats et moqueries publiques de la procureure Marcia Clark (brillamment interprétée par Sarah Paulson, qui n’a pas volé son Golden Globe).
Il fallait un casting à la hauteur de la complexité de l’histoire et de ce côté la série a plutôt réussi le pari: Travolta et ses prothèses cabotinant à juste titre dans le rôle de Robert Shapiro, Courtney B. Vance, vu dans New York section criminelle en substitut du procureur incarnant ici Johnnie Cochran (une des meilleurs prestations), ou encore David Swimmer en père Kardashian au regard de chien battu un peu lassant, forment l’équipe d’avocats d’O.J, joué par Cuba Gooding Jr., tandis que Paulson (brillante on vous dit) s’arme seule avec Sterling K. Brown, qui interprète Chris Darden, l’avocat assistant Clark.
Retraçant avec un soucis de réalisme aigu le déroulé du procès mais aussi ses off, la série laisse planer le doute, raisonnable au vue de l’ambiguïté même que soulève cette affaire, du premier flic sur les lieux du crime à la mise en scène stupide de l’essayage de gants. Efficace, avec une mise en scène et des acteurs solides, People v. OJ est l’une des meilleures séries de tribunal jamais écrites. Ca place la barre bien haut pour les saisons suivantes, annoncées comme portant respectivement sur le procès de Katrina et celui de l’assassinat de Gianni Versace.
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