La disparition de Michael Cimino est la plus triste des occasions pour évoquer ce qui restera le dernier plan de son dernier long métrage (je me permets une inexactitude puisque le générique nous montre des images de Woody Harrelson). Aussi, j’encourage ceux qui n’auraient pas vu Sunchaser à fermer cette page afin de ne rien gâcher de cet excellent film.
Passons donc directement à la conclusion. Michael et Blue ont terminé leur folle cavale qui les a menés jusqu’au lac sacré d’Arizona, finalité de la quête initiatique du jeune indien. Dans un dernier effort, Blue parvient à gravir la montagne et se sépare de celui qui n’est plus son otage depuis longtemps. Survolé par un aigle ainsi qu’un hélicoptère de la police moins bienveillant, Blue, plus que jamais affaibli par le cancer, court tant qu’il peut vers le lac, convoquant ses dernières forces. Un travelling, dévoilant un paysage montagnard des plus majestueux (la photo du film est signée Doug Milsome), accompagne sa course, tandis que sa voix déclame ces mots :
« Que la beauté soit devant moi, que la beauté soit derrière moi, que la beauté soit au dessus de moi, que la beauté soit tout autour de moi. »

Sunchaser n’aura malheureusement pas marqué les esprits mais Michael Cimino conclut ainsi une filmo de légende, bien que composée de seulement sept films, par un plan à la pleine mesure de son talent. LA beauté.
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