Baskin
de Can Evrenol
avec Görkem Kasal, Ergun Kuyucu, Muharrem Bayrak, Mehmet Akif Budak, Fadik Bülbül
Turquie – 2015 – 1h47
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Au détour d’un tweet annonçant Baskin comme “étant le film que Rob Zombie essaie de faire depuis des années”, ma curiosité est piquée au vif. L’aval “Twitch Approved” m’avait déjà tenté mais là, il me fallait donc voir ça.
Pour recaser le contexte, une vidéo fort sympathique du réalisateur précédait la projection dans laquelle il avouait une admiration certaine pour le film d’horreur français, citant comme influence Haute Tension, Martyrs, Frontières, Sheitan et même La Horde. Aie. L’ambition ne fait pas trop rêver mais bon, admettons.
Baskin commence donc, et plutôt bien, avec une scène d’exposition très efficace, un dialogue dans un bouiboui entre cinq mecs d’apparence mafieuse mais qui sont en réalité une brigade de flics. Un peu à la manière d’un Scorsese ou d’un Tarantino, Can Evrenol pose les caractéristiques de ses protagonistes et leurs liens avant de les balancer dans l’”enfer”. Cette partie, considérée comme classique selon son réalisateur, démontre cependant de ses qualités solides de metteur en scène.
La seconde partie, “l’antre” avec les “trucs”, plonge dans l’Horreur, avec une intéressante progression des personnages dans ce dédale crasseux habité par des machins à mi chemin entre The Descent et Silent Hill. Une entrée en matière fort prometteuse… si elle n’était écourtée par un twist tarabiscoté ( ce qui rappelle un peu les faiblesses d’House of The Devil de Ti West, sans ses points forts). Le film bascule alors dans une dernière partie à peine introduite, pas assez exploitée, comme si les efforts de mise en scène et d’écriture des deux premiers tiers étaient balayés au profit d’une révélation déjà vue, tenant principalement au physique freako-lynchien de l’interprète du monstre.
Après un début prometteur, Baskin se saborde totalement dans le dernier acte, délaissant la caractérisation de ses personnages mise en place pour épouser un gore plastique et un twist de court métrage (ce qu’il était à la base, cela dit en passant). L’influence avouée du cinéma gore français de 2004/2010 sur le film se fait grandement ressentir, on y retrouve les principaux défauts que l’on pouvait déjà remarquer dans le corpus précité.
Lullaby Firefly
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