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Saint Seiya: Legend of Sanctuary
De Keichi Sato
Avec les voix de Nobuhiko Okamoto, Kenji Nojima, Rikiya Koyama
Japon – 2014 – 1h33
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Dans une autre galaxie, ou une autre dimension, un endroit est appelé le Sanctuaire. Et dans ce lieu est apparu la réincarnation de la déesse Athéna, qui est un nourrisson pour l’instant. Cela n’empêche que des chevaliers, portant des armures d’or, essaient de tuer ce bébé qui trouve refuge sur Terre. Un vieil homme lors d’une fouille, récupère l’enfant ainsi qu’une de ces mystérieuses armures d’or, celle du sagittaire…
Décidément les années 2010 sont les nouvelles années 90. Après Dragon Ball Z et Ken le survivant, voici que le troisième shonen (manga de combat destiné à un public masculin) de la décennie des 90’s a droit à son relooking/lifting/reboot (oui je sais, ces trois anime ont commencé dans les années 80, mais leur apogée, ce sont bien les 90’s). Maintenant il ne manque plus que Les Samouraïs de l’éternel et Yu Yu Hakusho à passer le pas. Masami Kurumada, créateur du manga originel, avait déjà emboîté le pas avec un nouvel anime qui introduisait de nouveaux héros qui sont toujours en quête d’amplifier la puissance de leur cosmos (comprenez force intérieure qui s’exprime à l’extérieur) ainsi que du septième sens. Mais pour les salles du monde entier, c’est un passage à la 3D, on ne reconnaît plus nos héros ni leurs armures et c’est justement le point d’originalité. En effet, il y a un énorme et excellent travail sur le mecca design, qui est principalement le dessin et le style des armures, en plus que l’espace architectural du Sanctuaire, étant une sorte d’archipel d’îles flottantes de pierre avec des motifs relevant de la mythologie greco-latine mais aussi égyptienne. Les armures d’or, se référant aux 12 signes astrologiques, sont restés les mêmes quand elles contrastent aux nouvelles armures de pégase, du cygne, du dragon, du phénix et d’Andromède aux teintes grises, bleues, vertes et violettes. On développe le casque, qui est amovible pour tous, et les coups sont une orgie de faisceaux lumineux brillants et fluos spectaculaires, rappelant l’esthétique des Role Playing Game comme la franchise Final Fantasy. Et il est maintenant légion que chorégraphier un combat en animation, en 3D ou « en live », demande des phases accéléré/ralenti avec un effet steadycam, pour ne pas dire shakycam.
Malheureusement, cela ne suffit pas et ce nouveau long-métrage peut à la fois ravir les fans, comme les enrager. D’une part, nous avons toujours le discours sur la détermination comme profession de foi, l’abnégation comme motivation, la volonté de l’esprit ainsi que l’union fait la force et même de l’humour (la relation platonique de Seiya et Saori, le trop sérieux Shiryu). Mais d’autre part, il n’y a plus rien sur la relation fratricide entre Shun et Ikky (le personnage le moins présent du film). Et c’est aussi l’absence de réflexion sur la relation maître et élève: on ne voit même pas le vieux maître nain de Shiryu, le chevalier de la balance ou on n’approfondit le lien entre Hyôga et son maître Camus, chevalier d’or du verseau. Quand à certains chevaliers d’or (notamment celui du poisson et du verseau, dont on ne voit quasiment aucune technique), ils font figure d’apparition et rien sur leur psyché (alors qu’on a fait du chevalier d’or du scorpion une femme). En même temps résumer en quatre-vingt dix minutes, ce que l’anime a raconté en plus de trente heures, c’est-à-dire la bataille du Sanctuaire, peut s’avérer compliqué. Alors le réalisateur mise tout sur son combat final, éblouissant et très plaisant et dépassant par la même occasion celui de l’anime original.
On espère alors, les défauts corrigés, une suite, qui est d’ailleurs ma partie préféré de la série, la bataille d’Asgard (j’ai pas encore fini Hadès). En attendant, que les fans de japanime et d’animation fassent le pas en salles. Avec Albator l’année dernière, et One Piece l’année d’avant, il se peut que le réseau d’exploitation français soit enclin à diffuser des films d’animation japonais.
Hamburger Pimp
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