Œuvre pessimiste et viscérale par excellence, Le Territoire des Loups expose son propos lors des toutes premières secondes du métrage. Le film s’ouvre sur un plan d’ensemble d’un décors naturel enneigé, une colline laissant échapper quelques cris de loups pour ensuite enchaîner sur un autre plan d’ensemble d’une usine fumeuse derrière la silhouette d’un homme armé. Cette volonté de vouloir confronter la Nature avec les rebuts de l’humanité sera le cœur du film de Joe Carnahan.
Les personnages sont tous condamnés, dès le début. Ils ne luttent par pour survivre, mais pour appréhender leur propre mort. L’Homme face à la Mort est un sujet qui titille le cinéaste, une scène d’exécution poignante dans son film Mise à Prix peut en témoigner. D’ailleurs un passage assez similaire est présent dans Le Territoire des Loups : Un homme en train de mourir, et conscient de l’être, n’a plus que quelques secondes pour s’y préparer.
Sur ce plan on distingue un des personnage assis, face à l’immensité du décor. Il est blessé, il pleure, il a choisi de ne plus se battre, mais de regarder la Mort en face. L’arrogance de l’Homme est réduite à néant. C’est devant nos derniers instants que la Nature nous rappelle que nous ne sommes rien, que l’on soit ivrogne, bagarreur, suicidaire ou honnête, aimant et bon père de famille ; nous sommes égaux à un tronc d’arbre pour Elle. Carnahan offre plus qu’un survival efficace dans lequel le découpage et la mise en scène racontent d’avantage que ses dialogues ; il offre un propos humaniste qui nous touche et nous questionne grâce à son universalité. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi on vit, on meurt et 42 ?
Gutbuster
un chef d’œuvre effectivement, porté par un grand Liam Neeson
Ouais, un grand film je trouve. Porté par une sublime musique !