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Lord of Illusions
De Clive Barker
Avec Scott Bakula, Famke Janssen, Kevin J. O’Connor, Barry Del Sherman
Etats-Unis – 1h49 – 1995
Rating:
Si Le Maître des illusions est peut-être le film le moins bon du génial Clive Barker, il est tout de même toujours un bonheur de voir des œuvres comme celle-ci. Forcément barré et hors norme, on comprend aisément pourquoi les ambitions artistiques de son auteur ont eu tant de mal à naître sur grand écran.
Harry d’Amour (Scott Bakula, expressif comme une vache qui broute de l’herbe), un détective privé officiant dans l’occulte, est chargé d’enquêter sur la mort de plusieurs personnes liées au milieu de la magie et de l’illusionnisme. Engagé par la femme du célèbre illusionniste Swann, ce dernier semble vouloir fuir une menace ancienne dont le retour est imminent.
Adoptant le point de vue de son héros, le spectateur est plongé dans l’univers très singulier de Barker, où se côtoie enquête policière pur jus et délires baroques crado sortie d’une imagination fertile. On pense notamment à Lucio Fulci pour ces corps subissant ici les sévices de la scarification, ou bien encore à cet incroyable masque qui servira à emprisonner l’horrible Nix, véritable cauchemar mort-vivant. Anti-clérical même si ici sa portée est moindre que dans Hellraiser et Cabal, le réalisateur en profite tout de même pour amocher quelques peu la religion, la secte de Nix étant ici sacrément dérangée. Ainsi, les adorateurs n’hésitent pas à s’agenouiller prestement dans des morceaux de verres sur ordre de leur dieu, et ils finiront sacrifiés par ce dernier, comme de vulgaires pantins.
Néanmoins, et si le film se révèle souvent une réussite de par son aura toute particulière, il faut quand même noter que le rythme en dent de scie en achèvera plus d’un. Pas forcément bien joué non plus (excepté Barry Del Sherman, formidable), on aura beaucoup de mal à trouver une quelconque sympathie au personnage d’Amour et à sa bien aimée Dorothea. D’autant plus dommage que ça insiste assez lourdement sur ces deux- là.
Même si les dernières adaptations de cet artiste unique restent recommandables (Midnight Meat Train est une pure réussite), on ne peux que rêver et souhaiter de le revoir un jour derrière la caméra. C’est un Cinéma unique qui manque cruellement aujourd’hui.
Evilhost
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