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Electric Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films
De Mark Hartley
Avec Dolph Lundgren, Tobe Hooper, Bo Derek, Richard Chamberlain, Elliott Gould, Robert Forster, Franco Nero, Michael Dudikoff et tant d’autres
Australie/États-Unis/Israël/ Royaume-Uni – 1h37 – 2014
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Après The Go-Go Boys: The Inside Story of Cannon Films, Electric Boogaloo est le second documentaire sur la Cannon présenté cette année à l’Etrange festival. Réalisé par Mark Hartley à qui l’on doit Machete Maidens Unleashed!, Electric Boogaloo porte un discours et un regard dissonant par rapport au doc de Hilla Medalia. Si ce dernier, produit par Noah films, est dans la tendresse et l’émotion, à travers le recit des deux protagonistes et de leurs proches, le film de Mark Hartley, lui, n’a pu avoir la chance de donner la parole à Golan et Globus, les deux bougres ayant refusé d’y participer. Reste alors à Electric Boogaloo des centaines de témoignages et davantage d’anecdotes des acteurs, réalisateurs, tâcherons, employés, pour la plupart bien moins tendres que ceux présentés dans The Go-Go Boys.
Passant très rapidement sur les débuts de la firme, Hartley s’attache davantage à évoquer la démesure, la surenchère à tous les niveaux, s’attardant bien plus sur les erreurs et les échecs que sur les succès.
Bien moins objectif et magnanime que The Go-Go Boys, Electric Boogaloo n’en est pas moins inintéressant, s’attachant plus à la décadence et à la chute de l’empire qu’à son aspect mythique, mettant en avant le côté bisseux/ DTV/ boobies. C’en serait presque la foire au bitchage si certains nostalgiques n’étaient là pour évoquer la bonhommie, la passion pour le cinéma et leur nature de producteurs sérieux au delà de l’excentrisme. Boaz Davidson, Zeffirelli (qui leur doit selon ses dires son plus beau film son Otello), ou Tobe Hooper rappellent qu’ils pouvaient aussi jouer le rôle de purs mécènes, produisant sans compter quand ils avaient foi en leur réalisateur.
Multipliant les intervenants, préférant s’attarder sur un film pivot ou marquant plutôt que de remonter une chronologie claire, le film d’Hartley préfère le rire à l’émotion, la dérision à la condescendance. Il confronte ainsi par le montage les réponses contradictoires, les variations entre anecdotes qui alimentent le mythe.
Réalisé sans la présence ou l’intervention de Golan et de Globus, Electric Boogaloo se veut bien plus critique sur l’aventure Cannon que The Go-Go Boys, produit par les deux cousins. S’il manque lui aussi d’objectivité, il complète néanmoins à merveille le discours de son concurrent, la réalité derrière la légende se trouvant sûrement quelque part entre ces deux visions.
Lullaby Firefly
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