Is The Man Who Is Tall Happy?: An Animated Conversation with Noam Chomsky
De Michel Gondry
Avec Noam Chomsky, Michel Gondry
France – 2013 – 1h28
Rating:
Michel Gondry, qui semble devenir le cinéaste français le plus mésestimé, continue sa filmographie atypique, entre documentaires et films aux allures artisanales. Cette fois-ci c’est un entretien avec Noam Chosmky, philosophe et linguiste américain, connu pour des propos radicaux tels que « si on appliquait les mêmes critères d’accusation du procès de Nuremberg à chaque président américain d’après-guerre, ils seraient tous accusé de crime contre l’humanité »…
Cela essaye de parler de tout. Et cela parle aussi de rien. Ce n’est pas tout à fait un documentaire, ce n’est pas tout à fait un film animé et ce n’est pas tout à fait un film biographique. Mais, de ce savant mélange des genres, donnant un résultat assez simple, toute la démarche et les mécanismes qui se développent se montrent riches et complexes. Au départ : un dialogue auteur-spectateur (Gondry nous apostrophe), qui reviendra par intermittence, puis un échange conversationnel, sans repères « réalistes » (hormis quelques plans du penseur américain) s’établit. Le défi est alors de mettre en images les dires de Noam Chomsky, dans une discussion à la réflexion poussée. En effet cela va du premier souvenir d’enfance de l’interrogé et du fonctionnement cognitif (fonction de l’esprit lié à la connaissance et par extension aux raisonnement logique et jugements moral ou esthétique) qui en résulte, à sa vocation de philolinguiste jusqu’au décès de sa femme.
En clair, nous sommes dans l’analyse des sciences dans leur modernité, des théories de Newton, partant de Galilée et de Platon, en passant par le siècle des Lumières, jusqu’à Einstein. Mais aussi le besoin et la nécessité d’une interrogation constante de ces mêmes théories, de contestation des faits scientifico-empiriques pour faire avancer, progresser l’espèce humaine. Néanmoins, cette discussion est très axée sur le cérébral (religion, mémoire et histoire) et le social (le comportement, la notion de groupe ou de famille). On semble alors comprendre que le penseur américain veut nous faire saisir la caractéristique illusoire de la réalité (quel est le vrai lien ou rapport entre le monde des sujets/objets et le monde verbal? Par exemple le mot « chien » et l’animal vivant) et l’absurdité de la vie (un point commun avec le cinéma des frères Coen).
Par conséquent on se doit d’être rebelle face à nos sociétés devenant malades mais aussi hyper-travailleurs face à tous ces événements qui nous dépassent de près et de loin. De cette façon nous n’arriverons jamais aux limites du langage et tant mieux.
Hamburger Pimp
Laisser un commentaire