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Space Pirate Captain Harlock
De Shinji Aramaki
Avec les voix de Shun Oguri, Haruma Miura, Yû Aoi
Japon – 2013 – 1h50
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Dans un futur lointain, l’humanité est partie à la conquête de l’univers, découvrant et colonisant de nouvelles planètes, mais ne rencontrant qu’une nouvelle espèce… Mais les ressources de ces planètes n’étant comparables à la Terre, les hommes veulent revenir sur leur planète d’origine. Mais la Terre ne peut les accueillir tous, s’ensuit ce qui s’intitule « La Guerre du retour », où un homme se distingue…
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Personnage mythique créé par Leiji Matsumoto, Albator a aussi droit à un reboot. En même temps, c’est une œuvre space opera de référence à l’égal de Star Wars, la dimension politique mieux écrite. Mais traitons d’abord de l’esthétique et de l’univers de ce reboot. Le monde de la piraterie semble bien s’adapter à la science-fiction, du drapeau sur le toit du vaisseau Arcadia au design du reste de l’engin (le devant à tête de mort) en passant par l’habit d’Albator, on n’est pas loin de Pirates des Caraïbes. De ce mecha design, excellement réalisé par Atsuki Takeuchi, complété par Yukata Minowa qui s’occupe du design des personnages et de Kengo Takeuchi le directeur photo, on remarque un travail admirable en ce qui concerne les armes et les tenues. Que ce soient d’un côté Yama l’espion, son frère Ezra avec sa femme Nami, de l’autre Albator et ses adjoints Kei et Yattara et même le vaisseau-personnage (Tochiro), nous sommes plongé dans un clair/obscur où les ténèbres semblent être plus positives et empathiques que les lumières. Les ténèbres semblent protectrices et unies pourtant parsemées de désolation quand les lumières de leur architecture religieuse et sont un surplus d’illusions.
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De plus la trame scénaristique est un numéro d’équilibriste entre Star Trek et 2001, l’odyssée de l’espace. En effet d’un côté il y le thème de l’exploration avec les poses des oscillateurs dimensionnels, de l’autre ce sont les thèmes de l’existence, l’être et le temps. Pour le lien avec le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick, notons les idées de d’auto-régénération et d’auto-réparation du vaisseau avec le principe de matière noire qui s’appliquerait sur la longévité des personnages (Albator aurait plus d’un siècle). Ajouté à cela le constat de l’humanité tournant en rond, c’est réel et vrai, tel le mythe de Sisyphe et l’idée du cycle de la vie (la Terre qui semble se régénérer…), éternelle d’où la nécessité peut-être de l’illusion pour l’homme qui n’est pas immortel. S’ajoute en dernier lieu la question de détruire « les nœuds » du temps pour faire imploser l’univers afin qu’il se recrée à nouveau, l’éternel recommencement. Mais la réalité est qu’on se doit toujours d’avancer, pour ne pas se sentir veux, dépassé, usé et rester jeune, constamment vers le futur.
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Au-delà de la réflexion écologique, Albator est, selon les auteurs, « un pilier autour duquel les gens se regroupent pour remettre la société en question ». Pourtant moins abordable que les précédentes œuvres, ce nouvel Albator promet bien plus de niveaux de lectures…
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Hamburger Pimp
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