Belenggu
de Upi
Avec Abimana Aryasatya, Imelda Therinne, Laudya Chintya Bella, Imelda Therinne
Indonésie – 2013 – 1h40
Rating:
Elang est poursuivi par de macabres cauchemars mettant en scène le meurtre de sa voisine et de sa petite fille, assassinées par un tueur déguisé en lapin. Mais peu à peu, le cauchemar semble se confondre avec la réalité.
Septième film de la réalisatrice indonésienne Upi, Belenggu ne se cache pas de ses influences, David Lynch en tête, reprenant nombre de motifs qui lui sont chers (l’homme lapin, la femme fatale étrange, le cow-boy, la fugue psychogénique, le théâtre), incluant des scènes horrifiques qui ne sont pas sans rappeler Twin Peaks, quand il ne reprend pas le principe du montage « à la Shining« , sans oublier qu’il est difficile de ne pas penser à Donnie Darko. Ces similitudes un poil trop nombreuses pour se limiter à la simple référence ou citation énerveront les puristes et les laisseront totalement en dehors du film. Pourtant, abstraction faite de cette influence trop évidente, Belenggu demeure très soigné formellement, livrant son lot de cauchemars et de meurtres sanglants, qui raviront les amateurs.
Jouant sur un changement de profondeur de champs, la raccourcissant pour encadrer le visage de Elang. En le baignant ainsi dans cette ambiance cotonneuse, Upi donne à ces scènes une dimension onirique, entre le cauchemar, l’hallucination et la prémonition. Et là est tout l’intérêt du film: en baladant son spectateur de doutes en doutes, Upi parvient à mêler réalité et fiction cérébrale. Malheureusement, en chemin, la réalisatrice, également scénariste, laisse parfois un peu son spectateur à la traine, passant d’un twist à l’autre en quelques scènes, quitte à perdre en clarté et en cohérence. En choisissant de créer une rupture brutale dans le rythme comme dans le ton entre la première et la seconde partie de son film, Upi périclite l’ensemble, ne parvenant pas à maintenir le niveau de qualité de la première moitié. Le film en pâtit, alourdi par des longueurs et perd en crédibilité.
Bien qu’intéressant formellement, Belenggu souffre d’un scénario trop faible pour tenir le labyrinthe lynchien auquel Upi aspirait. Dommage.
Lullaby Firefly
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