Kinshasa Kids
de Marc-Henri Wajnberg
Avec Emmanuel Fakoko, Gabi Bolenge, Gauthier Kiloko
France, Belgique – 2012 – 1h25
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José, considéré comme un sorcier par sa belle-mère, refuse les sacrements d’exorcisme. Il décide alors de s’enfuir pour la capitale, Kinshasa, où il rencontre d’autres enfants abandonnés dits « shégués » (enfants vagabonds)…
Docufiction, qui se découvre peu à peu au long du film, il y est traité de la débrouille de ceux qui n’ont rien mais vraiment rien. Ceux qui ont comme unique richesse des tongs et des habits déchirés, qu’on peut leur voler, ceux qui traînent dans les marchés en espérant un travail ou quelques fruits. Tourné au tiers-monde, la République Démocratique du Congo (dont les deux adjectifs collés au nom du pays ne sont pas appliqués) le réalisateur évite tout misérabilisme et nous montre une réalité qui existe encore en 2013, à nous faire retomber sur terre, nous les occidentaux. Car face à la misère, nous regardons un esprit de groupe qui rend la vie plus douce, face à la misère, nous regardons des enfants qui rêvent à se prendre chanteurs et écrivent des chansons. Face à la misère, nous regardons un mentor déluré et lunaire qui pousse ces enfants vers le haut (le bien nommé Bebson).
De là, le réalisateur par ces mouvements de caméra brutes, nous enivre de Kin la belle. Pour continuer dans l’ivresse, le metteure en scène ajoute aussi des motifs de fumée, le chanvre qui se vend dans des habitations de pierre en ruine, car si ce n’est pas la dramaturgie de la nature, la terre est un vrai drame au Congo, boueuse et infertile. L’art ne peut peut-être pas sauver ces enfants, mais si, le temps d’un film. D’ailleurs il y a à proprement une scène d’éveil musical : de la musique classique jouée et chanté par des congolais. Mais le film est aussi rythmé par une bonne dose d’humour par un duo de flics corrompus, la survie est pour tout le monde, mais qui seront capables de défendre les gens justes. Et de tout cela, le réalisateur nous montre que la beauté peut être partout, de multitudes de formes, comme le câlin d’un enfant et d’une mère ou le partage d’une caisse de bananes.
J’avais rencontré un des deux réalisateurs du documentaire du groupe Staff Benda Bilili, ces musiciens handicapés et clochards aussi qui avaient réussi à faire une tournée mondiale. Il expliquait que les membres de ce groupe s’inventaient des rêves pour ne pas devenir fous tout au long de leur vie, ces enfants ont le même réflexe, et vous l’avez-vous?
Hamburger Pimp
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