De Kevin Macdonald
Avec Bob Marley, Margaret James, Hugh Creek “Sledgo” Prett
Etats-Unis, Royaume-Uni – 2012 – 2h24
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Robert Nesta Marley est né en 1945, d’un père militaire anglais blanc, et d’une jeune fille de province noire, dans une Jamaïque sous contrôle britannique. Très tôt, il développe un intérêt grandissant pour la musique, au point d’arrêter l’école. Il créé un trio, The Wailers…
Kevin Macdonald revient au genre qui l’a fait connaître, le documentaire. Pour ce projet-là, il s’attaque à la plus grande star jamaïcaine, qui est aussi le plus grand artiste de reggae de tous les temps, le bien nommé Bob Marley. Dans un dispositif classique, académique ; comprenez l’entrecroisement d’interviews actuelles à des images d’archive, des enregistrements de chansons d’époque ainsi que la voix de Bob Marley répondant à des questions ; le réalisateur décortique et analyse le mythe. Par chance, il se révèle que la vie de l’artiste propose une chronologie linéaire dans les faits et la création musicale, d’où l’on peut remarquer une progression : de l’influence des groupes de doo-wop, de Rythm & Blues et de soul, le reggae se créé en même temps que le funk. Mais malheureusement pour le premier, il n’atteint directement les noirs d’Occident ou d’Afrique…
C’est d’ailleurs une des interrogations de l’homme Marley, intime. Celui, rejeté car métis, n’ayant de vrai famille, il s’en établit une à géométrie variable (maison office de squat Rastafari, nombreux enfants illégitimes…). De plus, le documentaire montre Bob Marley tel l’incarnation de la philosophie, doctrine, de la religion (si on peut l’appeler ainsi) Rastafari : une interprétation de l’Ancien Testament donnant comme pratiques celles de fumer de la ganja, de se laisser pousser les cheveux, tout en mangeant sain et prenant soin de son corps et avoir une véritable conscience du monde, pour ne pas dire être militant de la paix, pour Jah, terme signifiant Dieu. Cette philosophie se remarque comme énergie dans l’œuvre, une énergie qu’habite Bob Marley, avec force dans son discours et message face à l’adversité. Cela permet aussi de replacer, recontextualiser, la musique reggae dans son sens premier, loin des stéréotypes (des producteurs consciencieux tel le grand Lee « Scratch » Perry).
Car Bob Marley voulait avant toute chose plaire à tout le monde, à la limite d’être plus artiste que Rastafari, et vous savez quoi, il a réussit. Après les Beatles et Michael Jackson, il doit être l’artiste le plus connu au monde. Même si la Jamaïque n’est pas encore le grand pays qu’il souhaitait, lui est un grand homme, paix sur le monde.
Hamburger Pimp
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