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Battleship
De Peter Berg
Avec Taylor Kitsch, Rihanna, Alexander Skarsgard, Liam Neeson
Etats-Unis – 2012 – 2h10
Rating:
Voici deux frères, Stone et Alex Hopper. L’aîné, Stone, est rationnel et ordonné, il est militaire dans la marine, quant au cadet, Alex, c’est une véritable tête brûlée, qui vient de fêter son 26ème anniversaire, il quitte le plus beau des âges, 20, pour celui des non-retours ; 30, 40 et 50. Après une arrestation, dû à une tentative d’épater une fille, Alex se fait mettre les points sur les i par Stone, qui l’ordonne d’entrer dans la marine. Quelques temps plus tard, lors d’exercices tactiques au large d’Hawaï, de destroyers, navires de combat militaire haut de gamme dont l’un d’eux se nomme John Paul Jones, celui d’Alex, de mystérieux grands objets apparaissent de l’eau, tandis que le monde entier est viré sur un objet technologique échoué aux bords de Hong-Kong…
Inspiré du célèbre jeu de plateaux Touché-Coulé, le réalisateur Peter Berg met en scène, une énième fois, le combat entre les hommes et les aliens sur Terre. À la différence des airs d’Independance Day, de l’urbain dans World Battle Invasion Los Angeles, le combat se joue sur la mer, l’élément le plus inconfortable. En effet, il est plus facile d’envoyer une fusée dans l’espace, que d’envoyer un engin dans les fonds marins (problème de pression). Passons la belle présentation de la marine, l’honneur aux vétérans etc. La première originalité à remarquer est le travail, avec soin du design des objets aliens : vaisseaux, véhicules, armes ou tenues. Cela est pour signifier la supériorité sur les terriens, malgré que les trois ou quatre fois où le récit met en confrontation directe humains et aliens, on a l’impression de saisir plus de l’incompréhension que de l’animosité. Que ce soit un flashback déroulé par contact tactile entre Alex et un alien, ou les champ contre-champ entre la vue humaine et la vue robotique extraterrestre décomposant les différentes parties du corps, ce n’est pas vraiment l’ambiance de colonisation de la Terre, pourtant…
C’est une adversité auquel le héros doit faire face, déjà qu’il avait vécu face un japonais lors d’une rencontre de football. Alex, au départ le branleur adulte par excellence aux cheveux longs, devient le leader sans le vouloir, sans le savoir. Lui fonçant toujours tête baissée (le penalty raté), devient l’unificateur des collaborations internationales de lutte contre les extraterrestres, à l’intérieur d’un destroyer au milieu de la mer, le reste de la flotte a été bloqué par des champs magnétiques. De là, malgré une évocation assez faible selon moi de l’œuvre L’Art de la guerre, il y a d’autres citations d’œuvres, on peut regarder avec plaisir la partie tactique du film, où un militaire japonais utilise les balises d’alerte de vague comme points d’une carte pour attaquer les vaisseaux aliens. S’ajout au fait que le récit filmique multiplie les points de vue, notamment la rencontre entre la fiancée d’Alex, Sam qui est kinésithérapeute (d’ailleurs au même titre que le personnage jouée par Rihanna, les femmes ne sont pas des potiches dans le film), face à un militaire ayant perdu ses deux jambes et vivant par conséquent avec des jambes bioniques, bien sûr ces fameux passages de tables rondes de ministres ou de militaires et de la NASA et enfin avec étonnement l’appel à l’aide des vétérans soldats.
Certes, il y a du Abyss, de La Guerre des mondes ou même du Predator dans ce film de geek, complété peut-être par une démonstration patriotique de l’armée américaine un peu poussée, cela reste néanmoins un blockbuster notable. Mais mieux que Battleship, il y a eu Space Battleship de Takashi Yamazaki l’année dernière.
Hamburger Pimp
Pour ma part, j’ai beaucoup de mal à partager votre avis. Etant pourtant amateur de blockbusters, j’attendais beaucoup de ce Battleship qui promettait des combats énormes, certes ils y sont. En revanche, le patriotisme américain servi jusqu’à l’indigestion, ainsi que les situations invraisemblables ou les plus que vétérans vont expulser les extraterrestres (avec la scène « mythique » du « frein à main » avec l’ancre du destroyer de plusieurs centaines de tonnes,), l’handicapé ancien militaire qui surmonte son handicap. Trop c’est trop. Même si on ne demande pas la lune à un blockbuster (en soi du divertissement), ça ne se résume pas à des explosions et à des actrices qui jouent très mal tout en étant très peu crédibles (je ne sais pas ce que vous avez trouvé à Rihanna et à la blonde de service, mais c’est très mauvais). Bref très déçu par ce film, a part bien sur au niveau des FX mais la totalité du budget a dû y passer, du coup le scénario a du être pondu par le fils de Peter Berg, qui soit dit en passant avec pondu un bien meilleur opus avec Hancock, relativement à Battleship bien sûr. Hancock tenait à peu près la route : ici trop de patriotisme, trop d’interrogations (les extraterrestres partent comme ça, ils envahissent la terre avec 10 vaisseaux), trop de nian-nian. Sous-sous-sous Independance Day (dans le même genre).
PS : ah oui et les 2h10, on les sent vraiment passer, en supprimant tout le superflu (c’est à dire tout sauf les batailles), une heure suffit largement et on n’a pas a supporter le semblant de remplissage ou l’on découvre des personnages inintéressants, sans charisme, et ultra stéréotypés.