Sherlock Holmes
de Guy Ritchie
avec Robert Downey Jr, Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong
Etats-Unis / Angleterre /Allemagne – 2009 – 2h08
Rating:
Ça m ‘embête de faire ça, de reprendre un film et me rendre compte que je l’aime un peu moins qu’avant. C’est pas que j’ai l’impression de perdre mon temps, au contraire, je pense que ça me permettra de l’apprécier pour ce qu’il est au fil de nouvelles visions.
Parce que je compte bien le revoir ce Sherlock Holmes, sans déplaisir, c’est vraiment l’archétype du film sympa qui offre un univers très intéressant et deux acteurs en top forme qui cabotinent comme jamais.
Ce qui m’a surpris dès le début, c’est les risques que prend le film par rapport à son matériel d’origine pourtant ancré dans l’inconscient collectif. En effet, au lieu de nous faire la traditionnelle Origin Story à laquelle on a le droit dans TOUTES les adaptations quasiment ou presque, souvent faite pareil partout, Ritchie nous place dans une période autre du détective. On va dire en plein milieu, Holmes et Watson se connaissent déjà depuis longtemps et ce dernier va bientôt partir pour vivre avec sa fiancée et laisser le héros tout seul.
C’est ce que j’ai le plus apprécié dans le film, la qualité de la relation entre Holmes et Watson, cette amitié à tout prix, ces mecs conscients des défauts de l’autre mais qui s’aiment sincèrement, plaçant presque, même totalement Holmes en rivalité avec la future épouse de Watson. J’ai adoré aussi le ton steampunk donné à cet univers, je trouve ça cool d’être sorti de l’image de Londres qu’on peut avoir d’habitude, nous montrer une ville en plein changement et pourtant l’identifiant par ce qui est le plus spécifique à une ville, ses bas fonds et son élite politique.
Le début du film est parfait je trouve, la présentation des personnages, cette scène avec un Mark Strong en pleine forme qui performe de la magie noire sur une jeune nana, l’incompétence légendaire de Lestrade, tout y est, et la musique joue un rôle aussi décisif que ses acteurs, donnant une tonalité autre, presque gitane au tout, rappelant par moment Snatch, du même réalisateur, notamment lors d’une scène de combat où on voit bien que Sherlock n’est pas qu’un cerveau mais aussi un mec qui sait appliquer son intelligence à la baston. C’est le précurseur de Batman après tout, le détective psychotique et du coup, parfait.
Autant de choses qui font que j’aime vraiment ce film, des ralentis très bien gérés qui paradoxalement nous montrent à quel point Sherlock est trop rapide pour nous, ce qui fait que certaines scènes sont doublées, un Buddy Movie excellent et un très bon film d’aventure autant inspiré des bouquins que de précédentes adaptations (surtout Sherlock Holmes et le Secret de la Pyramide pour ce côté magie noire), nous offrant comme je l’ai dit des acteurs en forme, aussi éloignés que proches des personnages qu’ils sont sensés représenter, et surtout, une très belle amitié virile, ce que les américains appellent parfois une Bromance.
Malgré tout cela, je n’ai pas pu m’empêcher d’être déçu que dans l’intrigue, le film soit trop classique et privilégie le spectacle plutôt que la déduction, créant ainsi un film jamais désagréable mais assez creux dans ses avancées narratives, vain diront nous. Sherlock Holmes, c’est pas ça, c’est pas des mecs qui galèrent et qui découvrent tout à la fin du film. Il doit se passer des trucs dans sa tête TOUT LE TEMPS, et ça doit être tellement extraordinaire que l’action en devient finalement secondaire.
C’est pour cette dernière raison que j’ai été un tantinet déçu, la première vision m’avait un peu plus bluffé à ce niveau, et là, je vois juste un film d’aventures et un Buddy Movie.
Mais c’est un très bon film d’aventures et un très bon Buddy Movie !
Skreemer
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