The Ides of March
de George Clooney
avec George Clooney, Ryan Gosling, Philip Seymour Hoffman, Paul Giamatti et Marisa Tomei
Etats-Unis – 2011 – 1h35
Rating:
Primaires démocrates aux Etats-Unis, une chose commune et acceptée outre-Atlantique, pas encore acceptée en France, le PS le fait et l’UMP gueule, la dernière en date, 2008, avec Hillary Clinton et le président Barack Obama a été une des batailles les plus importantes de l’Histoire, dans le sens où le candidat démocrate ne fût pas un homme blanc. Pour le coup, on est dans le classique vu que les deux candidats à l’investiture sont deux hommes blancs. Mike Morris, le grand favori, dont on suit le travail de son équipe dirigé par Paul Zara, secondé par le jeune Stephen Meyers, qui croît bien plus qu’à une simple campagne qui se prépare…
Après le thriller stylisé (Confessions d’un homme dangereux), le film sur les médias (Good Night & Good Luck), le mélo hollywoodien limite rétro (c’est ça d’avoir la même gueule que Cary Grant, Jeux de dupes), George Clooney ose enfin son film politique, le combat entre deux staffs, menés par des antipathiques cyniques, excellents Paul Giamatti et Philip Seymour Hoffman, à la fois joueurs et pions d’échecs, les autres pièces étant les journalistes, les autres membres du staff, le candidat et bien sûr le jeune loup domestiqué Stephen Meyers, joué par Ryan Gosling. Pièce maîtresse du jeu, ce jeune homme erre à travers les faux-semblants, car il croît en la politique. Mais de l’univers opaque et imperméable ; chambre d’hôtel, voiture, voire même cuisine (à se rappeler les films de gangsters de Martin Scorsese), le personnage perd de son essence, de son âme dans cette bataille, après tout change-t-on vraiment le monde dans des bureaux climatisés.
Car ce film est aussi la question des idéaux qui se heurtent à la réalité du monde et de la politique. Un univers de négociations, de faux principes et de médias (amitié/pas amitié) et surtout un monde d’interrogations perpétuelle. Des gros plans de visage faussement impassible de Ryan Gosling, faussement lisse de George Clooney, faussement amical de Marisa Tomei, on comprend que la politique est d’abord et avant tout histoire d’Homme, dans le sens humaniste, avant d’être une histoire d’idées. En quoi ces personnes ont-elles un destin différent du commun des mortels, sont-ils là pour changer le monde ou juste assurer la continuité d’un monde bancal ? De plus, ces gros plans de visage n’ont pas vraiment de reflet, que ce soit face aux glaces (vitre ou miroir) face à l’écran de discours et de télévision. Mais la parole a sa force et chaque mot des personnages est important, les mots permettent de saisir le monde des idées. Par conséquent, on peut affirmer que George Clooney rend concret le monde des idées et par la même redonne les lettres de noblesse à la politique américaine. Il n’empêche qu’il recourt à l’idée paranoïaque du cinéma américain, pour mieux expliquer que la politique est aussi abjuration des idéaux.
Ma conclusion ne tiendra qu’à une seule phrase : oui, Ryan Gosling est l’acteur de l’année 2011.
Hamburger Pimp
Ca peut également vous intéresser:
Le retour de l’enfant du village
Be my guest
Dark Side of Europa
Laisser un commentaire