The Adventures of Tintin: Secret of the Unicorn
de Steven Spielberg
avec Jamie Bell, Andy Serkis, Daniel Craig, Simon Pegg, Nick Frost
Etats-Unis/ Nouvelle Zélande – 2011 – 1h47
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« Spielberg qui fait Tintin ? »
C’est ce que j’ai pu entendre ces derniers mois, et je peux vous dire que ce n’était pas de la curiosité, mais du rejet pur et simple d’un cinéaste qu’on aime détester en France. Je ne comprendrai jamais cette haine que peuvent avoir certains pour celui qui est probablement le seul réalisateur à son niveau qui ne reste jamais sur ces acquis et qui tout en gardant un relatif classicisme réussit à inventer, se renouveler et proposer à chaque film des idées nouvelles, embrassant un univers sans oublier le divertissement et l’empathie.
Il nous prouve avec Tintin que c’est le cas.
En effet, sans tomber dans le purisme infantile et complètement réac que certains souhaitent à propos de leur personnage chéri, Spielberg et son équipe font preuve ici d’un respect sans bornes pour le personnage, son univers et ce qui le fait vivre, nous offrant le meilleur divertissement depuis des lustres. Sérieusement, je n’ai jamais vu un dosage d’humour qui fait mouche et d’action depuis…. Jamais en fait.
Avec ce film, Spielberg n’essaie à aucun moment de faire une bande dessinée filmée et adapte les codes de l’aventure et de l’art graphique séquentiel (la bande dessinée donc) à son cinéma, ne trahissant ni l’œuvre d’Hergé, ni la sienne.
Cela donne ainsi un film d’une beauté et d’une fluidité qui pour moi n’a jamais été égalée.
Depuis que l’animation 3D existe, je m’étais toujours demandé ce que donnerait Spielberg dessus. Et bah ça donne le plus beau film du monde. Plus encore que Zemeckis, ou d’autres, ici la 3D n’est pas qu’un choix esthétique mais purement philosophique et permet à l’histoire d’avancer en racontant des choses qu’on ne peut que rêver de raconter dans le cinéma live, la poursuite en plan séquence à point de vues multiples qui dure plusieurs minutes par exemple !
Les scènes d’actions sont constantes et regorgent d’inventivité et sont portés par une caméra vivante, il suffit de voir le combat contre Rackam le Rouge pour en juger. Je pense que c’est pour moi ce qui m’a le plus plu dans ces scènes. En effet, la narration, en flashback, le côté violent et sec du combat et les enjeux ne peuvent que séduire.
Tout s’enchaîne et n’est pas sans rappeler la manière dont l’action est traitée dans les Indiana Jones, ce que le cinéma d’aventures peut nous offrir de meilleur (Et je compte le 4 dedans en répétant que la scène du frigo est fantastique !)
Avec une équipe de bourrins anglais au scénario, on ne peut être que comblés. En effet, ce ne sont autres que Steven Moffat, génie derrière les meilleurs épisodes de Doctor Who et Sherlock ; Edgar Wright, scénariste et réalisateur de Shaun of the Dead, Hot Fuzz et Scott Pilgrim (film qui vous est conseillé par toute la rédaction, je pense que c’est un film très important dans un univers où les adaptations pleuvent et se ressemblent) ; et enfin, Joe Cornish, scénariste et réalisateur du très bon Attack the Block.
Ils prennent un gros risque auprès des fanatiques et même tout simplement en mélangeant le contenu de trois albums de la BD, mais réussissent à faire de ce chef d’œuvre de la Bande Dessinée un film de 2011, jamais passéiste tout en offrant de multiples clins d’oeils et caméos et gardant une ligne narrative rigoureuse et vivante.
Comme prévu, ils assurent : dès les premières secondes du film, on sait que le mec s’appelle Tintin, qu’il aime l’aventure, qu’il est reporter et il se retrouve avec le bateau dans les mains. Exemplaire comme introduction, et tout le film est à son image, tout va très vite tout en laissant la place à la réalisation de s’affirmer. L’humour est vraiment efficace, et pas efficace dans le sens « on tape un sourire de temps en temps », mais on rit vraiment de bon cœur.
Les personnages eux témoignent d’un amour profond qui leur est porté, que ce soit dans leur écriture ou la direction d’acteur.
En effet, dès le départ, on voit Tintin parler à Milou, l’empêchant ainsi de se retrouver seul, tout simplement parce que ce personnage ne vit que par rapport à son entourage et ce qui lui arrive. L’équipe l’a très vite compris et dès que les Duponts et, enfin, le capitaine Haddock entrent en scène, le film prend toute son ampleur et fait exister Tintin en le confrontant à des personnalités fortes. Les rapports entre les personnages sont très bien vus, notamment lors d’une scène où Tintin dépité se fait remonter le moral par son ami alcoolique, le capitaine.
D’ailleurs, parlons-en du capitaine. Il est génial, tout, absolument tout ce qui touche à Haddock est magique, que ce soit son bagout, son goût prononcé pour les insultes ou encore son alcoolisme qui est montré de manière très frontale sans forcément appeler à un jugement de valeurs, tout cela montre un personnage écrit de manière aussi grossière que subtile, les deux se mêlant et créant pour moi une des figures les plus attachantes du cinéma récent.
Je ne vais pas trop en dire, juste revenir sur le fait que les acteurs, car oui, c’est des acteurs, sont fantastiques et espère qu’un jour le cinéma d’animation trouvera sa niche dans les récompenses pour l’interprétation. Jamie Bell campe le Tintin parfait, ses coups de poings rappelant les cases d’Hergé.
Je pense sincèrement que ne pas aimer ce film reviendrait à ne pas aimer le cinéma de divertissement dans ce qu’il offre de meilleur.
Et à ceux qui me demandent d’un air pédant « Spielberg qui fait Tintin ? », « Un américain qui adapte Tintin ? », je ne peux que leur répondre : « Regardez ce qu’on a fait de Lucky Luke ou d’Asterix. »
Skreemer
Spielberg est à TINTIN, comme la pipe est au Capitaine HADDOCK !
Absente, (et oui !) donc cinématographiquement correcte.
Ou est le rêve mon cher Hergé !
Du bien mauvais Spielberg, du bâclé.
On en oublierait presque nos rêves, mais je suis déjà retourné dans mes B.D !
Bocuse ne fera jamais de Fast Food , et c’ est mieux ainsi !
Je suis franchement désolée de te contredire, Bocuse a bien ouvert un Fast Food, délicieux de surcroit, il se nomme l’Ouest Express et se trouve à Lyon.
A part ça?
Rien d ‘ autre . Bon appétit .
Excellent film.
Tiens c’est vrai ça nom d’une pipe: alcoolique aggravé pas de problème (au point de boire à plusieurs reprises de l’ethanol médical, qu’est-ce qu’on rigole…) mais fumeur de pipe pensez-vous, ç’aurait été vraiment scandaleux pour les petits nenfants américains qui n’ont jamais lu les BD !
Et puis quand même, la bataille de grues a été mon (long) instant WTF!? du fim… Il faudrait mettre un disclaimer au début des films à côté du rating PG quand on prévoit une scène Michael Bay©. Quant à la scène du rot dans l’avion je ne suis pas certain qu’Hergé aurait applaudi la subtilité grossière de l’écriture…
Ah, dernière blague pour finir: créditer Gad Elmaleh au générique.
Sacré Steevie 🙂
Que dire… La magie n’a pas opéré. Des courses poursuites dans les ruelles marocaines qui ont un faux air d’Indiana Jones. Des personnes numériques qui semblent faux, gonflés. Même Milou a l’air d’être sous cortisone. Les critiques sont unanimes à saluer ce film et pourtant… la magie n’opère pas…
De l’Entertainment de haute volée servi par une Dream Team à 100% sur le projet. Oui, ça peut être épuisant sur la longueur mais les films qui offrent bien plus que le prix d’un billet de cinéma se font tellement rares… On en ressort heureux et totalement diverti. Et, à défaut d’être le film de l’année, ce Tintin reste le spectacle cinématographique de l’année.
J’étais probablement la plus sceptique de la rédaction concernant le projet (et peut être aussi la plus chipoteuse sur la performance capture en général), mais je dois reconnaître que Spielberg renoue avec le film d’aventures, le film grand spectacle, comme on le concevait dans les années 80, tel que lui même l’avait instauré, à savoir un film au rythme dense, avec un vrai sens de la narration et de l’action, qui parvient à être aussi drôle que tendu, comme il n’en avait pas fait depuis Indiana Jones 3, c’est dire combien c’est un excellent film de Spielberg.
Mais au delà de ça, et au delà du pacte à accepter concernant la perf cap, c’est sans conteste un des meilleurs scenarii d’Entertainment jamais écrit. On n’en attendait pas moins de la part des plus grands conteurs actuels, comme Moffat ou Wright.
Mmh… dire que c’est le meilleur film d’aventure de Spielberg depuis La dernière croisade revient à dire que c’est mieux que Hook et Indy 4, ce que je t’accorde volontiers 😉
Pour le meilleur scénario de l’univers, et comme je l’ai déjà dit plus haut, je ne trouve pas tous les rajouts de Mowright formidables. L’innovation réussie est plus visuelle pour moi (hallucination dans le désert, transitions jouant sur les échelles, reflects impossibles…). Mais inventer un descendant à Rackham pourquoi pas.
Mouais …..
On peu mélanger 3 Picasso, signer le tableau Dally et le profane n’y verra que du feu.
Mais mélanger 3 histoires, nier la consistance des personnages (tels les frères Maxime et G Loiseau) redessinés en Sakharine Le Rouge, c’est porter atteinte à l’œuvre.
Au fait, si cet énigmatique personnage prend de l’importance, c’est que pour sucrer les aliments et les boissons la saccharine est environ 450 fois plus sucrée que le sucre et ne renferme aucune calorie….
Comme ce film : dessin animé pour nourrir Carrefour (Rien contre Carrefour)
Pourtant j’aime Spielberg, j’aime Hergé, j’aime les œuvres de chacun, mais de là à faire le navet du siècle, j’ose espérer, mon bon Spielberg, que tu t’arrêteras là !
D’ ailleurs à tu lu les critiques, politiquement lentes, tellement on a du mal à comprendre que le mélange de 2 génies, donne naissance à une si violente grotesquerie